
Un agent masqué de la patrouille frontalière des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP) à Chicago, le 4 octobre 2025 dans l'Illinois ( AFP / OCTAVIO JONES )
L'administration Trump a décrit dimanche Chicago comme une "zone de guerre" justifiant l'envoi de troupes pour y assurer la sécurité, tandis que des membres de la Garde nationale californienne ont été déployés à Portland, une autre ville dirigée par les démocrates, malgré la décision d'un juge.
"C'est une zone de guerre. Sa ville est une zone de guerre et il ment pour que les criminels puissent y entrer et détruire la vie des gens", a déclaré dimanche la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, sur la chaîne Fox News, en se référant au maire de la ville, Brandon Johnson, qui a lui dénoncé des "mesures anticonstitutionnelles".
La ministre a encore relevé que des gangs et cartels et autres "organisations terroristes connues" offraient des primes aux manifestants contre les agents de la police de l'immigration (ICE).
Le président américain Donald Trump a signé samedi un décret pour l'envoi de 300 gardes nationaux à Chicago, dans l'Illinois, afin de "protéger les agents et biens fédéraux", selon la Maison Blanche.

Des agents masqués de la patrouille frontalière des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP) derrière cordon de police à Chicago, le 4 octobre 2025 dans l'Ilinois ( AFP / OCTAVIO JONES )
Cette annonce a été vivement critiquée dans les rangs de l'opposition démocrate, le sénateur de l'Illinois, Dick Durbin, estimant que le "président ne cherche pas à combattre la criminalité, mais à répandre la peur".
"Ce sont eux qui transforment cette ville en zone de guerre", a renchéri dimanche le gouverneur démocrate de l'Illinois, JB Pritzker, sur la chaîne CNN, décrivant de multiples raids et appelant au départ des troupes.
- Manifestations à Portland -
La mégapole du nord du pays est la cinquième ville démocrate où le président Trump a ordonné le déploiement de la Garde nationale, une mesure jusqu'alors tout à fait exceptionnelle.
Les gardes nationaux ont déjà été déployés ces derniers mois à Los Angeles, Washington et Memphis, à chaque fois malgré l'opposition des responsables locaux.

Des agents masqués de la patrouille frontalière des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP) derrière cordon de police à Chicago, le 4 octobre 2025 dans l'Ilinois ( AFP / OCTAVIO JONES )
A Washington, le président américain assure que cela a permis de "nettoyer" la capitale.
"On y est beaucoup plus sûrs. Avant (le déploiement de troupes), c'était littéralement une zone de guerre", a justifié dimanche sur NBC le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson.
Un déploiement similaire à Portland, a toutefois été bloqué samedi à titre temporaire par une juge fédérale, Karin J. Immergut, qui a souligné qu'il n'y avait pas de "danger de rébellion" et que les "forces de l'ordre régulières" étaient aptes à gérer la situation.
Des manifestations contre la police de l'immigration ont lieu depuis des mois dans cette grande ville de l'Oregon (nord-ouest des Etats-Unis).
Les fonctionnaires fédéraux ont en conséquence "temporairement interdiction" d'y déployer la Garde nationale, a statué la juge. Cette décision expire le 18 octobre.
Malgré cela, la gouverneure de l'Etat, Tina Kotek, a indiqué dimanche, dans un communiqué, qu'un contingent de "101" gardes nationaux venant de Californie y avaient été déployés.
"Cette décision semble délibérée afin de contourner la décision rendue (samedi) par un juge fédéral", a-t-elle déploré. "Les faits n'ont pas changé. Il n'y a pas lieu d'intervenir militairement dans l'Oregon. Il n'y a pas d'insurrection à Portland".
Son homologue de Californie, Gavin Newsom, qui a déjà pris à partie l'administration Trump à ce sujet, a promis une nouvelle action en justice.
- "Pas d'insurrection" -
Donald Trump a fait de la lutte contre l'immigration clandestine une priorité absolue de son second mandat depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.

Le président américain Donald Trump fait une déclaraiton à la presse avant d'embarquer à bord de Marine One, sur la pelouse sud de la Maison Blanche, le 5 octobre 2025 à Washington ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )
Plusieurs manifestations et actions contre la police de l'immigration ont eu lieu dernièrement, notamment dans les villes dites "sanctuaires" telles que Portland ou Chicago, où les migrants en situation irrégulière et menacés d'expulsions sont protégés.
Dimanche, le président américain, qui a dit vouloir mardi utiliser les militaires contre l'"ennemi de l'intérieur", a indiqué, sans preuves, que "Portland est en train de brûler. Il y a des insurgés partout".
Les gardes nationaux, réservistes de l'armée, sont formés pour intervenir sur des catastrophes naturelles mais ils peuvent également combattre à l'étranger.
Donald Trump menace d'envoyer des militaires également à New York ou Baltimore, d'autres grandes villes démocrates.
A Chicago, des forces du ministère de la Sécurité intérieure ont dit samedi avoir été contraintes d'ouvrir le feu sur une automobiliste "armée" qui avait embouti leur fourgon, la blessant.
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